Commentaire « Gold & Metals » 4Q 2016

13 janvier 2017
-IAM, Gestion de fonds

Olivier Aeschlimann, Senior Financial Analyst- Fund Manager

Environnement économique

Bien que 2016 fût une année décevante en ce qui concerne la croissance économique mondiale, le quatrième trimestre a vu s’amorcer une accélération conjoncturelle et, pour la première fois depuis 2008, on entend à nouveau parler de pressions inflationnistes. Certes, cela est principalement dû à la remontée des prix du pétrole, mais toujours est-il que les craintes déflationnistes et de stagnation séculaire ne figurent plus parmi les risques majeurs auxquels sera confrontée l’économie mondiale. Aux USA, le taux de chômage est passé en-dessous de la barre des 5% et les salaires horaires sont en progression de 2.9% au mois de décembre (glissement annuel). Il faut remonter à juin 2006 pour retrouver un tel chiffre. L’économie américaine fonctionne désormais quasiment au plein emploi et dans ce pays les pressions inflationnistes ne sont donc pas uniquement imputables à la hausse des matières premières. Dans la zone euro également les choses s’améliorent, bien que de façon moins spectaculaire. Le chômage est passé de 10.4% à 9.8% (octobre 2016) et l’indice composite des directeurs d’achat (PMI) a atteint 54.4 en décembre, s’installant ainsi solidement en zone d’expansion. En ce qui concerne la Chine, les autorités ont réussi à raviver la croissance et le PIB devrait atteindre l’objectif de 6.5% d’augmentation  en 2016. Par ailleurs, les prix à la production sont à nouveau en hausse après plusieurs années de déflation. Certes, cela s’est fait au prix d’une forte augmentation de l’endettement du pays et de pressions à la baisse sur le renminbi. Le rééquilibrage de l’économie chinoise vers plus de consommation interne et moins d’investissement demeure un exercice difficile et le chemin de transition sera certainement chaotique. Les autorités chinoises ont cependant démontré leur volonté (et pour l’instant leur capacité) de ne pas laisser la situation déraper. En conséquence, pour 2017, les principaux risques nous semblent être principalement d’ordre politique. L’élection de M. Trump aux USA ouvre une période d’incertitude inédite, notamment à propos de la politique commerciale des Etats-Unis. En Europe, la probable activation de l’article 50 du traité de l’Union Européenne par le Royaume-Uni sera également un facteur d’instabilité, sans oublier les importantes échéances électorales en France, en Allemagne et aux Pays-Bas. En Chine, le renouvellement de 5 membres (au moins) du Politburo à l’occasion du 19ème congrès du Parti communiste pourrait mettre à jour des luttes d’influences intestines. Cela donnera quelques indications sur le pouvoir réel de Xi Jinping ainsi que sur les priorités et grands axes des réformes économiques.

Activité de gestion sur la période et stratégie à venir

Le contexte de reflation décrit plus haut est plutôt favorable aux métaux de bases et industriels, alors que la hausse des taux d’intérêts et l’appréciation du dollar américain pénalisent l’or et les métaux précieux. En conséquence, le fonds a augmenté son exposition aux grands groupes diversifiés, est équi-pondéré sur le cuivre et légèrement sous-pondéré sur le secteur aurifère. Pour 2017, nous pensons qu’il existe encore un potentiel de hausse pour certains métaux (cuivre, nickel notamment). En ce qui concerne l’évolution des métaux précieux, elle dépendra en grande partie de la volonté de la Fed à laisser ou non s’installer des pressions inflationnistes. Cependant, les sociétés minières ayant considérablement diminué leur endettement et leurs coûts de production, devraient générer des montants record de cash-flow libres en 2017. En l’absence de gros projets de développement, cela devrait se traduire par de substantielles augmentations de dividendes et soutenir la performance du secteur.

 

Evolution des principaux métaux précieux (USD, rebasé à 100)

Sans titre - 7

 

Evolution des principaux métaux industriels (USD, rebasé à 100)

 

Sans titre - 8

 

 

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