05 avril 2018 -IAM, News
Olivier Aeschlimann, Senior Financial Analyst and Fund Manager
L’économie mondiale est restée vigoureuse au premier trimestre, même si son rythme de croissance commence à plafonner. Les indicateurs conjoncturels (PMI) se sont maintenus à des niveaux historiquement très élevés, mais, signe de tassement du momentum, ils s’inscrivent en retrait par rapport aux mois précédents. Aux USA, la Réserve fédérale a relevé ses taux directeurs de 0.5% en mars comme attendu. Toutefois, l’institution a surpris par un ton plus agressif. En effet, la Fed a clairement laissé entendre qu’elle s’attendait à ce que l’évolution des conditions économiques la pousse à augmenter à nouveau ses taux directeurs à plusieurs reprises en 2018. Or, bien que le chômage soit à un niveau très bas (4.1%), la croissance des salaires horaires est restée stable à environ 2.6% et l’inflation hors alimentation et énergie reste en-dessous des 2%. En conséquence, suite aux déclarations de la Fed, les taux longs (10 ans), sont retombés à 2.75% à fin mars, après avoir touché 2.95% en février. Dans la zone euro, la conjoncture est toujours vigoureuse et la BCE prévoit que la croissance économique atteindra 2.4% en 2018. La consommation privée est soutenue par l’amélioration de l’emploi et l’investissement bénéficie de conditions de financement très favorables. Par ailleurs, les exportations sont toujours dynamiques malgré l’appréciation de l’euro. Dans ce contexte, le programme de rachat d’actifs de la BCE devrait se terminer en septembre 2018, mais selon l’institution, «un degré élevé de relance monétaire» demeure nécessaire pour que l’objectif d’inflation soit atteint. Au Japon également l’économie se porte bien, non seulement grâce à une embellie du commerce extérieur, mais également en raison de la consommation des ménages. Le gouvernement semble avoir remporté une bataille décisive contre la déflation. En Chine, la croissance au premier trimestre devrait s’établir à 6.8%, inchangée par rapport au quatrième trimestre 2017. Les secteurs industriels et de l’énergie ont bénéficié d’une demande accrue en raison de températures très froides alors que la contribution des secteurs technologiques et financiers marque le pas suite à un très bon 4eme trimestre 2017. Cela dit, globalement, ce n’est pas la macroéconomie qui préoccupe les marchés, mais la situation politique et plus précisément les risques de conflits commerciaux entre les USA et la Chine. Pour l’instant, l’impact concret des nouveaux tarifs douaniers est très limité. Cependant, le climat d’incertitude quant à la pérennité du système libre-échangiste actuel pèse sur le sentiment des investisseurs, car personne ne peut exclure une escalade dont les conséquences seraient désastreuses pour l’économie mondiale.
Sur la période on ne distingue aucune tendance claire par type de métaux. Le cuivre a baissé de -7.3%, mais avait fini 2017 sur un record. Le zinc perd -1.6% alors que le nickel progresse de +4.3% et que l’aluminium reste quasiment inchangé à -0.04%. En ce qui concerne les métaux précieux, l’or s’est apprécié de 1.7% sur le trimestre, le platine de +0.4% alors que l’argent recule de -4.5% et le platine de -10.4%.
À fin mars 2018, les orientations stratégiques du fonds sont les suivantes: surpondération des grandes sociétés diversifiées avec un biais positif sur le cuivre. Sous-pondération du secteur de l’acier et légère sous-pondération des sociétés aurifères. Le secteur minier bénéficie toujours de solides fondamentaux, aussi bien micro que macroéconomique. Cela dit, le risque d’escalade du conflit commercial entre la Chine et les USA pourrait nous conduire à modifier notre allocation; notamment à renforcer le secteur aurifère au détriment du cuivre, métal très sensible à la conjoncture.
Évolution des principaux métaux précieux (USD, rebasé à 100), source: IAM
Évolution des principaux métaux industriels (USD, rebasé à 100), source: IAM