26 mars 2020 -IAM, News
Hugues Chevalier, Economist
Comme nous l’anticipions ici même il y a 3 semaines, les économies européennes et mondiales sont fortement perturbées par la crise sanitaire liée au Covid-19. Le confinement mis en place dans la plupart des pays européens, la fermeture des commerces « non nécessaires », des services et des industries vont provoquer un choc d’offre exceptionnel. L’intensité de ce choc dépendra de la durée du confinement. En Chine, celui des zones les plus touchées a duré 2 mois et n’est pas encore terminé. Toutefois, l’ensemble du pays redémarre, à l’exception de la région de Wuhan. Pour l’instant, dans l’équation européenne, trop de variables restent inconnues pour déterminer l’intensité de la récession à venir. Ainsi, par exemple, quel est l’ampleur réelle de l’épidémie en Europe? Va-t-on vraiment vers 510 000 décès au Royaume-Uni comme le prédit l’étude de l’Imperial College de Londres? Par ailleurs, quelle est l’ampleur des plans de soutien à l’économie ? L’Allemagne a déjà débloqué 550 milliards d’euros, la France 300 milliards et le Royaume-Uni 330 milliards de livres. Le gouvernement suisse a annoncé 10 milliards alors qu’une étude de l’Ecole polytechnique de Zurich annonce qu’il faudrait au minimum 100 milliards. Ce qui sera important lors de la fin de l’épidémie, c’est que l’appareil de production n’ait pas été détruit et puisse redémarrer rapidement. Si les entreprises ont fait faillite, un rebond rapide de l’activité ne sera évidemment pas possible. La récession à court terme reste donc inévitable, mais il y a trop d’inconnues pour en prévoir l’intensité et la durée.