Credit Suisse: un cas d’école de gouvernance

19 février 2020
-IAM, News

Olivier Aeschlimann, Senior Financial Analyst

Depuis maintenant quelques années, les grandes sociétés cotées en bourse se targuent de mettre en œuvre des critères ESG (Environnement, Social, Gouvernance). Le but étant de transformer une image de monstre à maximiser les profits en celle d’une entreprise responsable, à l’écoute de toutes ses parties prenantes, et bien sûr, contribuant à la dé-carbonisation de l’économie. Cet exercice passe par l’élaboration d’une matrice de matérialité qui établit les problématiques les plus importantes auxquelles l’entreprise doit faire face. Dans le cas du Credit Suisse, le problème numéro un relevant de la plus haute importance est, selon le rapport de responsabilité d’entreprise 2018 : «une culture de conformité aux lois et de bonne conduite ». En tant que président du conseil d’administration, il est du devoir de M. Urs Rohner de s’assurer que la stratégie mise en place par le CEO aille dans ce sens. Alors on peut se demander si les péripéties liées à Iqbal Khan, puis au directeur des ressources humaines, et peut-être également à Greenpeace, sont symptomatiques du style de management de M. Thiam ? Mais bon, si les gros actionnaires sont contents et soutiennent le CEO, que doit donc faire le Président ? En effet, la banque appartient à ses actionnaires et ce sont eux qui élisent le conseil d’administration. L’assemblée générale du 30 avril promet d’être agitée.

Loading...