Dixième hausse des taux et nouvelle déroute bancaire

22 mai 2023
-IAM, News

Hugues Chevalier, Economist

Pour la dixième fois en un peu plus d’un an, la Réserve fédérale (Fed) a remonté ses taux directeurs de 25 points de base à 5%, niveau le plus haut depuis 2007. La poursuite du resserrement monétaire aux Etats-Unis est la conséquence, comme en Europe, d’une inflation persistante et nettement supérieure à l’objectif de 2%. Pour calmer la demande et la hausse des prix, le marché du travail américain devrait se détériorer et la consommation des ménages ralentir. Si les ventes au détail ont bien ralenti, le marché de l’emploi reste dynamique avec un taux de chômage qui reste à ses plus bas niveaux historiques. Toutefois, les offres d’emploi non pourvues commencent à baisser et les salaires commencent à ralentir, ce qui pourrait faire ralentir la hausse des taux au cours des prochains mois. Mais, parallèlement, une quatrième déroute bancaire a été enregistrée, conséquence de la hausse des taux directeurs. En effet, la banque First Republic de San Francisco a fait faillite et a été reprise par le groupe JP Morgan le 1er mai dernier. Il s’agir de la 4e banque depuis mars. Même si la gestion de ces banques peut être mise en question, la hausse des taux fragilise les banques régionales les plus faibles, car, face aux retraits massifs de liquidités opérés par les clients, les banques doivent vendre des bons du trésor dont les prix ont fortement reculé avec la hausse des taux et, par conséquent, creusent donc leurs pertes. Trois autres banques régionales sont dans la tourmente depuis quelques jours et les craintes d’une crise financière majeure réapparaissent. La Fed affirme que le système bancaire américain est solide. Certes, mais le remède de cheval appliqué par la Fed provoque des effets secondaires dans le secteur bancaire qui n’ont pas été prévus et qui pourraient dégénérer.

Loading...