09 février 2021 -IAM, News
Hugues Chevalier, Economist
En 2020, les Etats-Unis ont connu leur première récession depuis 2008, la pire depuis 1946, avec une contraction de la croissance de 3.5%, selon la première estimation du département américain du commerce. Ce recul est inférieur à ce qui avait été prévu au début de la pandémie grâce aux mesures de soutien colossales mises en place. L’année a été marquée par un effondrement de la production de 31.4% au 2e trimestre. Le rebond de la croissance à 33.4% au 3e trimestre n’a pas suffi à rétablir l’activité à son niveau de pré crise. En effet, à la fin de l’année dernière, le taux de chômage a fortement rebondi à 6.7% et près de 9 millions d’emplois ont été détruits. Le gigantesque plan de soutien de l’administration Trump a engendré une hausse des transferts aux ménages de plus de 1’100 milliards de dollars, ce qui a permis une hausse du revenu disponible de 6%, contre 2.2% en 2019. Mais cette hausse des revenus n’a pas été dépensée par les ménages. En effet, ces derniers ont plus que doublé leur épargne à 16.4% de leurs revenus. La nouvelle administration Biden devrait encore rajouter un plan de soutien de 1’900 milliards de dollars cette année avec comme objectif de permettre un véritable rebond de l’activité à la fin de la pandémie, peu importe le montant, « mieux en faire trop que pas assez » selon Mme Yellen. Selon toute probabilité, et sous la condition que la pandémie soit maîtrisée, l’économie américaine devrait créer plus de 5 millions d’emplois cette année. D’après le FMI, l’économie américaine pourrait alors rebondir de 5.1% cette année.