05 août 2020 -IAM, News
Hugues Chevalier, Economist
La nouvelle loi sur la sécurité intérieure mise en place par le gouvernement chinois à Hong Kong le 1er juillet dernier continue et continuera d’avoir des répercussions importantes, non seulement sur les relations entre la Chine et le reste du monde, mais également sur l’activité de l’ex-colonie britannique. En effet, la présidence des Etats-Unis vient de signer un décret mettant fin au statut commercial préférentiel de Hong Kong, ce territoire étant traité désormais par les américains comme le reste de la Chine, avec notamment l’introduction de droits de douane sur ses exportations. Or, Hong Kong était jusqu’à présent justement un centre d’exportation de produits chinois et de services financiers. Ce sont moins les nouveaux droits de douane sur les exportations que les conséquences sur les services financiers qui devraient impacter l’ex-colonie britannique. En effet, la fin du statut commercial préférentiel de Hong Kong signifie avant tout un impact direct sur le système financier de l’île qui bénéficiait jusqu’à présent, notamment, d’un régime de change fixe face au dollar. Plusieurs banques songent déjà à quitter le territoire. Par ailleurs, le territoire devrait perdre à moyen terme sa quatrième place dans le rang des centres financiers mondiaux. Les sanctions américaines qui visent Hong Kong ne sont qu’un épisode supplémentaire du conflit entre la Chine et les Etats-Unis. Il y a déjà la guerre commerciale, la polémique sur le Covid-19, la situation géopolitique en mer de Chine du Sud, revendiquée à 90% par les chinois, le cas de société Huawei et, enfin, la situation des Ouïghours. Hong Kong n’est donc qu’un épisode de plus de la « guerre froide » que se livrent les deux super puissances. Mais ses conséquences sur le commerce mondial, sur la stabilité économique et financière de la région et sur les bourses mondiales commencent à être inquiétantes.
