La croissance mondiale encore révisée à la baisse

La semaine dernière, le FMI a publié ses perspectives mondiales de printemps pour 2022, en baisse de 0.8 point de pourcentage par rapport à celles de janvier, à 3.6% seulement pour 2022. Cette forte révision à la baisse est justifiée par la guerre en Ukraine, les sanctions contre la Russie et les confinements sanitaires en Chine. Le FMI souligne que la guerre en Ukraine devrait perturber à nouveau les chaînes d’approvisionnement qui se sont à peine remises des deux ans de crise sanitaire. Ces nouvelles perturbations concerneraient avant tout les produits alimentaires, en particulier le blé dont 30% de la production mondiale est exportée d’Ukraine et de Russie et les prix de l’énergie. L’Europe devrait être la région la plus touchée par ce conflit surtout sur le plan de la hausse des prix à la consommation avec une inflation prévue de 12.6% en 2022 (5.3% dans la zone euro) et de la croissance avec un PIB revu fortement à la baisse à 2.8% seulement, en diminution de 1.1 point par rapport à janvier 2022. En comparaison, le FMI ne révise à la baisse le PIB des Etats-Unis que de 0.3 point pour cette année. Avec la flambée des prix de l’énergie et des produits alimentaires, les Banques centrales ont commencé, partout dans le monde, à resserrer les conditions monétaires avec des hausses de leurs taux d’intérêt. Mais la situation est difficile et complexe pour les autorités monétaires. Si elles relèvent leurs taux trop vite, le risque est d’étouffer la reprise économique dans les pays occidentaux et de provoquer une fuite de capitaux des pays émergents vers les pays industriels et, le cas échéant, une nouvelle crise financière dans ces premiers. En effet ces 10 dernières années, la dette publique des pays émergents a doublé, ressortant désormais à 60% de leur PIB. 25% de cette dette est détenue par les banques des pays en développement qui s’exposent à des pertes si les finances publiques de ces pays devaient continuer à se détériorer. Les prévisions du FMI ne sont donc pas bonnes et comportent une nette hausse des risques pour l’économie mondiale.