Le coût économique colossal de l’inaction climatique

11 septembre 2023
-IAM, News

Hugues Chevalier, Economist

Alors que la Suisse a traversé une période de canicule hors norme ces dernières semaines et que les mois de juin et de juillet 2023 ont été les plus chauds de l’histoire moderne, une récente étude de l’assureur Allianz met en lumière le coût économique colossal de l’inaction climatique. Déjà en 2006, le rapport de l’économiste Nicholas Stern soulignait que le coût « de ne rien faire » d’ici 2050 serait largement supérieur à celui de la lutte contre le réchauffement climatique. Allianz vient donc de publier une étude sur les coûts des canicules entre mai et août aux Etats-Unis, en Europe et en Chine. Selon ces calculs, le PIB mondial aurait perdu 0.6% (Etats-Unis 0.3%, Chine 1.3% et Europe entre 1% en Grèce et 0.1% en France) au cours de cette période. Ces calculs se fondent uniquement sur la perte de la productivité du travail et reprennent les hypothèses d’une étude réalisée aux Etats-Unis en 2021 sur la productivité du travail pour les journées où la température est supérieure à 32 degrés. En extrapolant ces données, les économistes d’Allianz en concluent donc une perte de 0.6% de PIB. A noter que ces 0.6% ne prennent pas en compte les dégâts des canicules, en particulier ceux liés aux incendies, inondations et autres phénomènes extrêmes. La Bundesbank a également réalisé en 2021 une étude de l’impact sur la croissance en Europe du réchauffement climatique réel de 1.2 degré. Elle en conclue une perte de PIB entre 0.9% à Malte et des gains de 0.4% en Finlande (grâce à la réduction du coût du chauffage). La transition économique vers la neutralité carbone a un coût économique énorme. Mais ne rien faire débouche sur un coût encore supérieur et une perte colossale de PIB.

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