Commentaire « Gold & Metals » – Q2 2017

07 juillet 2017
-IAM, Gestion de fonds

Olivier Aeschlimann, Senior Financial Analyst and Fund Manager

Environnement économique

La croissance économique mondiale, en accélération depuis le 3ème trimestre  2016, a atteint son niveau le plus élevé depuis fin 2015 (source: World Bank World GDP in current USD). L’expansion est solidement établie et repose aussi bien sur les pays émergents que développés. Il s’agit de la première reprise synchronisée depuis 2010. Les membres de l’OCDE en ont fini avec les politiques d’austérité et la demande publique contribue désormais positivement au PIB. En ce qui concerne les pays émergents, ils ont tiré parti du fait que ni le dollar américain, ni les taux longs n’ont fortement augmenté (on assiste même paradoxalement à une détente sur le deuxième trimestre). En ce début de 3ème trimestre 2017, il apparaît que l’économie mondiale est en transition vers un chemin de croissance plus stable et qu’elle n’aura bientôt plus besoin du soutien des banques centrales. Les politiques monétaires devraient donc se normaliser graduellement. Les USA ont ouvert la voie et la Fed a relevé pour la quatrième fois (depuis 2015) ses taux directeurs en juin dernier. La BCE a encore bien du chemin à parcourir, mais on évoque déjà un ralentissement graduel des stimuli (tapering) en 2018 qui paverait la voie à une première remontée des taux directeurs en 2019. Il s’agit donc d’une normalisation très lente car, si la croissance est bel et bien au rendez-vous, les pressions inflationnistes sont encore très faibles. Aux USA, les créations d’emplois ne se sont pas traduites par des hausses de salaires aussi fortes que prévu; par conséquent l’indice des prix à la consommation (hors énergie et alimentation) est retombé sous la barre des 2% qui constitue l’objectif de la Fed. L’institution n’a donc aucune raison à ce stade de précipiter son action. Malgré ce contexte macroéconomique positif, le prix des principaux métaux de base et industriels ne se sont pas (ou peu) appréciés. En fait, la hausse a eu lieu en fin d’année dernière, dans le sillage de l’élection présidentielle américaine. Depuis, une forte reflation étant déjà anticipée, les prix ont évolué dans une bande de fluctuation relativement étroite. Sur le trimestre, le cuivre a ainsi progressé de 1.9%, le zinc de 0.2% et l’aluminium recule de 1.9%. Le nickel fait figure d’exception et baisse de 6.2%. Cette contreperformance est due à des niveaux de stocks qui restent très élevés ainsi qu’à une production philippine toujours en hausse. De façon générale, les métaux ayant le meilleur potentiel d’appréciation à court terme (aluminium, zinc) sont ceux qui bénéficient d’une rationalisation des capacités de production en Chine. En ce qui concerne l’or, il a évolué entre USD 1220 et 1295 l’once. La perspective de normalisation des politiques des banques centrales n’est pas de bon augure pour le métal jaune, mais dans la mesure où les taux longs réels sont toujours très bas et que le risque géopolitique, notamment en Corée, revient sur le devant de la scène, le métal précieux reste attrayant aux yeux de certains investisseurs.

Activité de gestion sur la période et stratégie à venir

Le contexte de reprise cyclique décrit plus haut est favorable aux métaux de base et industriels. En ce qui concerne l’or et les métaux précieux, la normalisation des politiques monétaires devrait à moyen terme influencer négativement les prix. En fin de trimestre le fonds a introduit de nouvelles positions dans le secteur de l’acier. En effet, ce secteur bénéficie des coupures de production en Chine ainsi que de la forte reprise industrielle en Europe. Ces éléments devraient permettre de redonner du pricing power et améliorer les cash-flows des aciéries européennes.

 

Evolution des principaux métaux précieux (USD, rebasé 100)

 Evolution des principaux métaux base

 

 

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