Effondrement des créations d’emplois aux Etats-Unis

Les données de juillet étaient médiocres (avec déjà une révision à la baisse des mois précédents), ce qui a valu à la directrice du BLS (Bureau des statistiques du travail) d’être licenciée par la Maison Blanche pour « manipulations de données » (!). Mais les données d’août sont encore plus mauvaises ce qui a provoqué un net recul des marchés boursiers dans le monde, inquiets, à juste titre, des conséquences de la politique économique américaine sur la croissance. Dans le détail, l’économie américaine n’a créé que 22’000 postes de travail en août, contre 75’000 attendus. Pire, la révision à la baisse pour les mois précédents s’est amplifiée avec, pour juin, la perte nette de 13’000 emplois. C’est la première fois depuis 2021 et la crise du Covid, qu’un mois affiche des destructions nettes de postes de travail. Pour éviter une montée du chômage, l’économie américaine doit créer environ 100’000 postes par mois. Les emplois fédéraux sont évidemment les plus affectés par ce recul, mais plus étonnant, les emplois dans le secteur manufacturier et de l’énergie (gaz et pétrole) affichent les plus grosses pertes, en ligne avec le recul des prix de l’énergie. Pour l’instant, le taux de chômage n’augmente que peu à 4.3% de la population active. Le net ralentissement des créations d’emploi devrait favoriser une baisse des taux directeurs lors de la réunion de la Fed en septembre. Mais tout dépendra de l’évolution de l’inflation dont les chiffres seront publiés cette semaine. Reste qu’il est surprenant que la mise en place de barrières douanières dans l’industrie n’ait pas débouché sur une hausse de l’emploi industriel. Pour masquer un échec probable de la politique économique de l’administration Trump, le nouveau directeur du BLS a annoncé que les données sur l’emploi ne seraient plus publiées mensuellement, mais trimestriellement, pratiques habituelles de l’ex-URSS…Reste que les marchés n’ont pas du tout apprécié cette annonce et un rétropédalage semble inéluctable.