26 mai 2025 -IAM, News
Hugues Chevalier, Economist
Ces dernières semaines, les cours du pétrole sont descendus à leur plus bas niveau depuis quatre ans. Cette phase baissière est alimentée par la faiblesse de la croissance économique mondiale, par la guerre des prix lancée par l’OPEP et, plus récemment, par un possible accord entre les Etats-Unis et l’Iran sur la question du dossier nucléaire. Selon la Banque Mondiale, après avoir atteint une moyenne de 83 dollars le baril ces quatre dernières années, les prix du brut devraient chuter de près de 25% d’ici à 2026, avec une moyenne de 64 dollars cette année et de 60 dollars en 2026. Du côté de l’OPEP, l’accroissement de l’offre est un changement radical de politique. En effet, pendant des années le cartel, en particulier l’Arabie Saoudite, a limité sa production pour maintenir des prix élevés. Mais ceux-ci ont permis l’émergence d’une offre de pétrole de schiste qui n’est rentable qu’avec des prix élevés. L’objectif affiché est donc d’épuiser les concurrents par des prix bas. Ce sont notamment les Etats-Unis qui sont visés car ils ont des coûts de production plus élevés pour le pétrole de schiste. Par conséquent, si les prix devaient rester bas sur la durée, la production de brut devrait reculer aux Etats-Unis, car non rentable. Les conséquences de cette baisse (durable ?) des prix a d’autres conséquences. Pour les pays producteurs, c’est un recul des recettes. La Russie sera particulièrement touchée alors qu’elle dépend de l’exportation de ses hydrocarbures pour financer sa guerre en Ukraine. Pour l’économie mondiale c’est un puissant facteur désinflationniste, donc des taux d’intérêt globalement plus bas, donc un soutien à l’activité, en particulier pour les secteurs très dépendants de cette énergie comme la chimie, le transport aérien, etc. Mais pour l’instant, la durabilité de la baisse des cours du pétrole doit être confirmée au cours des prochains mois.